Carrefour des civilisations, la Syrie connaît ces dernières années une actualité douloureuse et tragique. Palmyre, héritage de notre passé commun, entre Orient et Occident, en est le symbole martyrisé. Ce reportage réalisé en 2002 est un hommage rendu à la beauté de ce pays et aux hommes qui l’ont bâti, aimé et protégé.

Invité au festival international de photographie d’Alep, je me suis rendu en Syrie par la route depuis Marseille. En guise de carnet de voyage, un appareil photo argentique et le parti pris du noir et blanc. En plein désert, Palmyre constitue une halte incontournable. La grandeur et la poésie des ruines submergent tout visiteur. La lumière y imprime sa marque, ciselant le volume des colonnes, découpant le relief des corniches. À Alep et Damas, le regard est happé par la vie bouillonnante des échoppes, des tissus flottants, par les ruelles sombres et pavées, par cet art de vivre qui rassemble les différentes communautés dans le partage et le respect. Aux colonnades de la cité romaine répondent les arcades de la mosquée, aux entrelacs antiques, les motifs géométriques de l’art islamique. Dialogue des formes et des sociétés. Telle est la Syrie que j’ai découvert en 2002, sublime, généreuse, parfois secrète. Une terre d’héritages vivant au présent.

Reportage réalisé en 2002

Ouvrage Images de Syrie, Palmyre, Alep, Damas, éditions Actes Sud, 2017