Commande de la Ville d’Hyères, réalisé en 2019

Exposition Tour des Templiers, place Massillon, du 14 juin au 5 octobre 2019

Amorcer un nouveau reportage sur un territoire est toujours un défi. Qui plus est lorsqu’il est aussi varié en histoire, architectures et paysages que celui de la commune d’Hyères. En effet comment rendre compte par le biais de vingt photographies d’espaces et d’ambiances aussi différents que des édifices religieux, un site archéologique exceptionnel, des fortifications perchées ou des architectures Belle Epoque ? Mon approche photographique a toujours tenté de créer une narration, une représentation poétique, et de laisser place à un imaginaire. Il était donc important pour moi de pouvoir aborder ces lieux lors de moments particuliers et essayer d’en révéler un autre visage. Là intervient cette part d’inconnu qu’est la lumière. Celle qui va souligner l’encadrement d’une porte, sublimer une tour d’escalier, animer des vitraux ou révéler des vestiges un soir de pleine lune. Cette lumière imprévisible guide mon regard, le choix du cadrage, l’utilisation d’une vitesse lente ou pas. C’est elle qui sculpte l’espace et les matières, la roche brute avec ses aspérités et celle mise en œuvre par l’homme. Enfin, cette quête de lumière induit un rapport au temps. Elle apprend la patience, laisse place à la surprise, s’échappe parfois et oblige à revenir. Les cheminements prennent alors tout leur sens. Les sentiers deviennent familiers, les escaliers moins pentus et les traversées en mer des moments à la fois de rèverie et d’adaptation. C’est ainsi que je construis une histoire, intime, souvent privilégiée, avec le site photographié. Voici donc une part de cette narration, qui je l’espère, invite à la (re)découverte de cette mystérieuse beauté.